Il se nomme ainsi car le brigadier est l’autre nom du régisseur, la personne qui coordonne et prépare la partie matérielle d’une représentation théâtrale, ou de tout autre spectacle vivant. L’annonce du début du spectacle par les coups lui était donc réservée, de manière à prévenir le public de faire silence pour que la pièce commence, mais pas seulement :
En effet, voici une des explications de ces coups, qui retentissaient en France, si vous vous rendiez à une représentation de théâtre classique :
Le régisseur frappait douze coups successifs sur le sol, de manière à prévenir les machinistes (qui mettaient en place le mécanisme des décors) du début de la représentation. Ceux ci lui répondaient alors en trois coups, un qui venait des cintres (la partie située au dessus de la scène), un qui venait simultanément de chaque coulisse (cour et jardin) et un qui venait du dessous de la scène, prévenant ainsi le régisseur que chaque machiniste était prêt. Le rideau pouvait alors se lever et la pièce débuter.
Cependant, on accorde aux trois coups d’autres explications, antérieures au théâtre classique français :
Une des origines serait religieuse, et daterait du Moyen-âge. Les trois coups feraient référence à la trinité (le Père, le Fils et le Saint Esprit). Ils auraient alors été précédés par douze ou treize coups et non neuf, représentant les douze apôtres avec ou sans Judas. Il est important de se rappeler que nous étions alors dans un contexte extrêmement religieux dans lequel l’Eglise avait une importance capitale, et que le théâtre représentait un lieu peu fréquentable car le métier de comédien était mal vu. Un rappel religieux avant une représentation aurait alors permis une protection divine.
Enfin, il existe aussi une origine royale : les trois coups seraient dédiés au roi, à la reine, et au reste du public.
Aujourd’hui, quelques théâtres continuent à frapper avant la représentation, en guise de clin d’oeil. D’autres les remplacent par un prélude musical.